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Parler de DARCY c’est un peu comme monter dans un blindé, outillé de chenilles qui atteindra quoi qu’il arrive le but qu’il s’est fixé, peu importe la dangerosité du terrain.

Cet engin dont la progression semble inarrêtable est d’ailleurs piloté en famille, d’abord au sens propre, Clément (batterie) et Irvin (chant) sont cousins, puis au sens large, cette famille s’étant agrandie avec Vincent (guitares) et Marc (basse), dernier à rejoindre le groupe. Ceux qui les suivent en concert ont pu constater l’évolution : d’un bassiste qui jouait dos au public, DARCY a fait monter dans le « campunk car » qui leur sert de base arrière en tournée un fou tout de noir vêtu qui comble le vide et équilibre la scène avec Vincent. Au milieu, les deux cousins, montés sur ressorts, prêts à se faire saigner les mains sur les baguettes ou à sauter des flight cases pour le bonheur des photographes live.

Ce nouvel album Machines de guerre est un condensé de tout ce qui a façonné DARCY. Fort d’un premier album Tigre, le groupe a su sublimer sa musique pour en extraire les subs- tantifiques riffs. En effet, ceux qui découvriront DARCY via Machines de guerre pourraient surnommer le premier effort du groupe « Tigreau » tant la promesse du félin était tenue au niveau des textes mais pas encore pour la musique, moins massive et affûtée que celle de leur deuxième album.

Le rugissement naît dans un accident de voiture, un freinage sec lors de l’EP Fangio dans lequel le groupe réussit à y compacter ses compositions en un format punk ce qui leur sied bien mieux. Les chansons rock de DARCY sont désormais des hymnes au format « César » - telles les compositions compactes du sculpteur du même nom. Ici, plus de feulement, DARCY fonce tel un Fangio à toute vitesse.

Toutes les chansons ont pris de la testostérone, les mots sont les mêmes mais le feulement est devenu un rugissement. Car DARCY est un Caterpillar, un engin bien huilé et par cela

il sera intrinsèquement clivant car les sommations ne sont pas dans leur nature. Les « fuck les keufs » déplairont forcément à ceux qui sont étrangers au 13/12, mais DARCY est comme cela, si attachant et vrai dans son combat qu’on lui pardonnerait tout. En effet, ceux qui « seron[t] le majeur du poing levé » (« Solution ») ne sont pas là pour faire des coiffes bigoudènes en dentelle et il ne faut pas s’attendre à du folklore breton de leur part.

Les DARCY sont là pour en découdre et valider sur ce disque la place qu’ils se sont faite par leurs prestations scéniques aux quatre coins de la France. Ce n’est pas un hasard si Kemar chanteur de NO ONE IS INNOCENT, déjà invité précédemment sur le titre « La Marine », est présent au côté d’Irvin pour pousser une gueulante sur « Viens chercher pogo » qui va certainement faire lever de la poussière lors des festivals d’été et engager des wall of death d’anthologie. Et si la violence du titre est là, les paroles le sont aussi car DARCY « prêche la fosse pour avoir les vrais » . Sur « L'Étincelle au brasier » c’est Niko de TAGADA JONES qui s’y colle. La boucle des featurings est bouclée avec un autre featuring « Made in Breizh », Pierre de MERZHIN sur « Notre Hymne ». Et on peut être sûr que d’autres artistes les rejoindront en concert, tant DARCY aime partager la scène pour rendre chaque show unique.

À ceux qui prendraient l’histoire de DARCY en route, son enga- gement – en particulier contre le parti de Marine Le Pen – n’est pas nouveau. Déjà en 2017, en pleine campagne présidentielle, le titre « La Marine », loin d’être une ode maritime aux côtes bretonnes, avait attiré les foudres de Florian Philippot. Une sorte de légion d’honneur que DARCY porte avec fierté. Et les Bretons ne sont pas prêts à s’arrêter : la chanson « Rediaboliser » ne va pas adoucir les relations avec le clan « F Haine » car « les appeler FN, c’est notre devoir de mémoire ».

Signé sur le Label AT(h)OME, DARCY prouve s’il en était besoin son goût pour le côté « indie » et qu’il est impossible de les museler. Il faut, en effet, un bon laboratoire pour permettre aux cocktails molotov de sortir en toute liberté sans entrave et quoi de mieux pour ça qu’un label indépendant. DARCY a également rejoint l’écurie de Rage Tour, assurance qu’on devrait les voir partout en France et que ce soldat sous la pluie illustrant la pochette, viendra s’afficher sur de nombreuses devantures de salles de concerts.

Sur les stickers de leur premier album, DARCY présentait les premières parties de renom réalisées ; il y a fort à parier que de la même manière, le nom de DARCY sera désormais présent sur des pochettes de jeunes groupes comme garant d’un CV « béton ».

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